Avigny - L'arrivée

Je suis finalement arrivée à la nuit tombée. Ce n’est pas pour me déplaire. J’aime souvent arriver dans un lieu inconnu la nuit pour le découvrir dans sa totalité au petit matin. A la différence près qu’Avigny est tout sauf un lieu inconnu pour moi (cf préambule) ! C’est un lieu choisi en connaissance de cause pour tous les besoins évoqués précédemment en entreprenant cette résidence. Et en écrivant ces mots quelques jours après mon arrivée ici, je peux dire que non seulement je ne me suis pas trompée mais que cet endroit (et ses hôtes) a dépassé mes espérances et pas dans le sens que l’on pourrait croire ! J’en reparlerai…

Avant le coucher du soleil, j’ai pu cependant profiter au volant des paysages bourguignons. Ils me réjouissent. Oui il y a eu remembrement et les plaines s’étendent parfois à perte de vue mais rien à voir avec la traversée de la Beauce la veille ! La Beauce… Je me dois de faire un court retour en arrière pour en parler. La Beauce qui ressemble à une traversée du désert. Désert parsemé d’éoliennes, d’usines et de villages désœuvrés… Je traverse une commune, croise des parents récupérant leurs enfants au car scolaire et me demande « mais comment font-ils pour vivre ici ?! » Cette interrogation touche pile poil l’opposé de l’objet de ma résidence et résonne donc très fortement. Ombre et lumière. Beauté et laideur. Revers de la pièce comme dirait Franck Lopvet. Une amie à qui je relate cet épisode me dit :« c’est là qu’il y a le plus de suicides d’agriculteurs ». Je comprends.

Tout cela pour dire que l’entrée dans l’Yonne et ses paysages me fait du bien. C’est beau, légèrement vallonné. Des arbres parsèment les champs. Une sensation d’harmonie et de légèreté se dégage de cet ensemble et la pierre blanche des villages me rappelle le tuffeau lumineux de Loire. Je me sens bien. Cela ne s’explique pas mais c’est de bon augure pour la suite.

Sophie et Martin m’accueillent. Cela fait plusieurs années que nous ne nous sommes pas vus. Le temps passe mais la maison n’a pas changé. Eux non plus. Comme dans mes souvenirs. Je prends possession de mes appartements. Comme on dit : y a plus qu’à.