Préparatifs

Quand on est sur le bon chemin, force est de constater que les choses se font simplement et assez facilement. Mon tempérament de taureau très pragmatique quand la chose est décidée est un plus, il faut l’avouer. En l’espace d’une semaine, mon périple est calé. J’atterrirai en Bourgogne le 6 octobre au soir et reviendrai chez moi le 15 octobre, ayant un impératif professionnel le lendemain à Nantes.

Je sais déjà que je ne veux pas prendre l’autoroute (petite militance au passage) et prendre le temps d’arriver à destination en faisant étape chez des amis ou amis d’amis. Depuis que la thématique de la résidence a jailli, une autre idée, toute simple mais déjà bien ancrée, l’a prolongée : demander à mes hôtes de me montrer un endroit très beau de leur choix. Je n’en dis pas plus. Pour ne pas les influencer. Pour me laisser surprendre aussi. Je les oriente juste en leur demandant un endroit assez évident pour eux. Ne pas trop réfléchir. Laisser parler son intuition.

Depuis mon appartement, je converse au téléphone avec Maud, Maryse et Blandine en leur faisant cette petite doléance qu’elles prennent, j’ai ce sentiment, comme un petit « challenge personnel » assez plaisant. Cela me fait plaisir aussi. J’emmènerai pour l’occasion mon Reflex offert il y a près de 20 ans par mes parents, pour photographier ces lieux très beaux que je m’apprête à découvrir. Je n’ai pas utilisé cet appareil photo depuis… les calendes grecques et je suis même obligée de regarder la notice pour m’assurer de la bonne installation de la pellicule, ça craint ! Mais je suis très heureuse de redonner vie à cet objet pour l’occasion.

Dans la catégorie objets, j’emmène aussi : ma fidèle guitare Yamaha, mes dictionnaires de rimes et synonymes (ça peut toujours servir), mes cahiers d’écriture, deux bougies Joy et Peace de ma Loïza et un quartz rose (entre la paix, la joie, l’amour, ça devrait aller !) mon thermos tout terrain, mon enregistreur, une sanza, une petite valise (on a dit léger) avec des tenues dans lesquelles je suis à l’aise Blaise, mes chaussures de marche (of course !) et aussi un petit garde-manger à partager. Bref, je m’en sors pas mal côté tortue. La maison n’est pas si lourde.

D’ailleurs en parlant de maison, le phénomène est assez étonnant… Une fois le road trip décidé et les étapes calées, je me mets à briquer ma maison, du sol au plafond. La semaine qui précède mon départ à donc consister en un grand nettoyage...d’automne ! Je me suis dit que je faisais vraiment les choses en décalé ou, du moins, à ma façon. Le grand nettoyage de printemps que j’aurais pu entamer pendant le confinement comme la plupart des gens n’avait pas eu lieu. J’ai donc rangé, trié, jeté, dépoussiéré méticuleusement chaque pièce, chose qu’habituellement je ne fais pas ou avec fort peu d’entrain ! Je l’ai vécu comme ma préparation, mon training. Finalement, sans le savoir, la résidence était déjà commencée. Je préparais le terrain, comme on prépare un support avant de poser le papier-peint. J’avais besoin de vide, de neuf, d’épuration et cela passait d’abord par mon lieu de vie, mon intérieur, pour laisser de la place sans doute à ma créativité et mon intériorité. Je préparais aussi mon retour d’après résidence : pour revenir dans son nid et le trouver très beau lui aussi?

Alors voilà, il n’y avait plus qu’à partir mais le « briquage » et les préparatifs n’en finissaient pas ! La fatigue se faisait sentir avant même le départ. Malgré tout, j’ai pris le temps de me faire ce henné qui attendait depuis 6 mois. Il s’agissait aussi d’être jolie pour cette résidence que je m’offrais. J’ai donc pris ce temps pour moi. Et puis, enfin, je suis partie.