Le concert de fin de résidence

La résidence touche à sa fin. En réalité, je devrais déjà être partie ce matin. J’ai prolongé mon séjour de 24h. J’avais cette petite marge de manœuvre alors je l’ai saisie. D’autant que Sophie a débuté la mise en scène d’un spectacle à Auxerre, alors on se voit moins. Et puis ce soir, ce sera sympa. Il y aura Morgane la comédienne du spectacle et son mari qui sont aussi des voisins. Il y aura aussi Alexandre et son mari qui ne sont pas voisins mais que je connais. J’ai joué avec Garden il y a quelques années dans la boutique d’Alexandre, le Cousin du Népal. Encore un endroit très beau, avec plein de jolies choses en provenance du Népal. Je dévaliserais tout ! Nous y sommes retournés avec Sophie, j’avais envie. Et j’ai dévalisé...modestement !

Le soir venu, c’est soirée de réveillon. Après tout, le reconfinement nous pend au nez alors, autant se lâcher maintenant ou jamais ! Au menu : huîtres, caviar (ma première expérience mais je trouve ça trop salé à mon goût !), champagne, Dahl de lentilles beluga… Une soirée à haut potentiel !

Nous passons au salon à une heure tardive pour la tisane et le concert. Fébrile je suis. Je n’ai jamais trop aimé me produire sur un canapé, pas maquillée, pas coiffée, voire légèrement éméchée. Plus jeune, je détestais par-dessus tout qu’on me dise « allez Géraldine, joue nous un petit truc à la guitare ou chante nous une petite chanson! » Autant la scène est un vrai terrain de jeu jubilatoire qui réunit les conditions, autant faire la musicienne de service, je ne sais pas bien faire. Mais j’apprends. Car j’admire ceux qui savent le faire avec facilité et sans pudeur aucune.

Donc je respire et je m’exécute. Je ne sais plus si j’ai commencé par la chanson pourrie ou Johnny (vous remarquerez que je fais bien le distingo). 
Je déroule la chanson pourrie. Martin se marre. Je crois que ce mec est bon public et je le remercie car j’aime bien qu’on rigole de ma chanson pourrie. Je n’ai aucun enregistrement de ce moment et d’ailleurs, je me serai bien gardée de le faire écouter ici. Ce qui s’est passé à Avigny doit y rester. Mais si un jour, tu me croises avec une guitare, je t’autorise à me demander « G, tu voudrais me faire la chanson pourrie ? » Et je m’exécuterai. Promis.

En attendant, voici le texte rien que pour toi :

« Une chanson pourrie à Avigny
C’est la consigne
Une chanson pourrie à Avigny
C’est un signe !

Crevons le plafond
Donnons-nous la main
Scalons vite et bien !
Car ça suffit...

ça suffit des trous noirs
Du manque d’amis, d’espoir
Des passoires, des fonds de tiroirs
Des loirs
Des miroirs
Des accessoires…

Des connards ! »


Voilà. Maintenant tu peux te désabonner si le cœur t’en dit.
J’ai cependant placé dans ce texte un nouveau mot appris par Sophie que je ne connaissais pas et peut-être toi non plus : SCALER. C’est faire grimper son business ! En gros, être bancable. Après toute cette beauté, on revient sur terre, hein !!

J’enchaîne avec « Je te promets », deux fois je crois. Je demande à mes auditeurs pour la seconde de l’écouter en fermant les yeux, pour en faire une sorte de berceuse-méditation. Et ça marche car Sophie, contre toute attente, commence à trouver un intérêt à la chanson. Comme quoi, faut jamais dire jamais !

Et comme une bonne surprise n’arrive jamais seule, Kévin, le mari d’Alexandre, jusque là plutôt discret et mesuré est pris d’une envie furieuse de karaoké chanson française. Et me voilà à jouer le rôle de la guitariste de service, navigant entre Brel, Brassens, Bécaud et tous les B du botin. Nous chantons à tue-tête. C’est vraiment réveillon jusqu’au bout cette soirée. Et que ce fût bon pour clore cette résidence !


ps : si tu veux découvrir ce qu'est devenue la chanson de Johnny méditative qui en plus a son clip, c'est ici