Le rocher sur le chemin pavé d'or
Lundi 3 mai : je reçois mon disque. Mazette. Je suis pile à l’intérieur. Et bientôt face...à mon rêve ! La place de parking est prête pour accueillir la palette de cartons. Mais je n’ai pas très envie de vivre ce moment seule. Besoin de le partager. J’appelle Anaé, ma fille : « dis, tu voudrais bien être là pour la réception, ça me ferait plaisir... » Anaé prompte à me dire non quand son besoin (grandissant) de se privilégier est au rendez-vous, me dit ok, elle-aussi avec plaisir. Joie.
La palette arrive. Chauffeur sympa. Nous nous armons d’un cutter pour défilmer le tout et monter les six cartons. Je laisse planer encore le suspens en faisant les vérifications d’usage. Le compte est bon. Il reste un tout petit carton dont je me saisis. Toutes deux assises sur le banc à l’entrée de la maison, nous découvrons.
Le digipack est très beau. Conforme à la chromie des photos sur laquelle Céline a tant travaillé. Le tryptique est lui-aussi à la hauteur du moment où Nathalie a appuyé sur l’objectif. C’est doux, c’est chaud, lumineux, profond.
J’aurais aimé que cela continue ainsi jusqu’au bout, que le cœur s’expanse un peu plus. Mais voilà. Le rocher. En découvrant le livret, ce n’est plus la même côté chromie. Je ne suis certes pas une experte en la matière mais à tant travailler sur le sujet, on le devient un peu. Et force est de constater que la déception pointe. De si belles photos ne peuvent pas avoir ce rendu et tirer sur les verts à ce point, leur ôtant leur poésie et leur lumière. Le rond de cd n’est pas satisfaisant non plus. Cela fait beaucoup.
Bref, bref. La joie est teintée d’une belle brume d’insatisfaction bien légitime. Insatisfaction qui se couple à une interrogation de taille : quid de la soirée de remerciements aux acteurs du disque prévue quinze jours plus tard ??!
Alors que les pourparlers avec l’imprimeur démarrent, mon feu intérieur diminue. Mais ce qui est certain c’est que je ne lâcherai rien. Y compris cette soirée du 17 mai pour laquelle j’ai trouvé un lieu magique à deux pas de chez moi la veille de recevoir le disque. Alors, une nouvelle fois, il faudra faire œuvre de créativité, réinventer le moment très probablement sans le disque dans sa complétude. Une sortie de disque sans disque, je crois qu’il n’y a que moi pour faire ce genre de chose !!
Je revois encore mon amie Nathalie éclater de rire en me voyant annoncer la nouvelle le 17 mai. Mais croyez le ou pas, le moment fût magique par bien des égards… Savoir danser avec les situations délicates, contourner le rocher et retrouver l’or du chemin.