Montcourt-Fromonville
J’arrive chez Maryse, près de Fontainebleau. Maryse, comme je le disais précédemment, est une amie de longue date de ma maman. Elles se sont connues à Paris lorsqu’elles avaient une vingtaine d’années dans leurs premiers jobs. 73 ans la vieille copine mais toujours aussi pétillante avec une âme de gamine. Et aussi peintre. Elle a toujours dessiné mais s’est mise à la peinture à 40 ans, je l’apprends moi qui pensais qu’elle peignait depuis toujours ! Je visite avec plaisir son atelier au-dessus du garage. Acrylique, pastel, aquarelle, paysages, animaux, natures mortes, fleurs, elle touche à tout Maryse et n’aime pas se cantonner dans un style. Un peu comme moi finalement, à ce détail près que je ne peins pas ! (bien que parfois cela m’ait traversé…)
En allant voir Maryse, j’ai aussi une petite idée en tête. Il y a six ans, je voulais aller visiter l’atelier d’une peintre dont j’avais découvert une toile chez les amis de Bourgogne (le point de chute de mon road trip pour rappel). Cette artiste habite le village voisin de celui de Maryse. L’occasion est vraiment trop belle pour lui faire découvrir la peinture de Caroline Manière qu’elle ne connaît pas. J’avoue : j’aime créer des connections entre les gens, d’une façon ou d’une autre, cela me procure beaucoup de plaisir alors pourquoi s’en priver !
Mais avant de se rendre à l’atelier de Caroline, Maryse n’y coupera pas. Nous irons découvrir son endroit très beau. Je me réjouis d’avance car je sais que nous irons randonner dans la nature, à la mare aux fées ! L’intitulé de ce lieu présage déjà d’un beau moment, évocateur de la forêt de Brocéliande et ce n’est pas pour me déplaire. Je m’attends à touts les rencontres possibles : elfes, korrigans (peut-être pas ici ?!), présences bienveillantes, etc… Nous longeons la route quelques mètres pour bifurquer sur un sentier qui entre dans la forêt et déjà la magie opère. La forêt est étonnante car elle n’est pas dense et sombre comme une forêt « classique » (le parallèle avec Brocéliande est juste). Les arbres sont élancés et aérés si bien que le soleil perce régulièrement nous obligeant à nous délester de nos couches de vêtements. L’air est doux pour ce début octobre et nous suivons attentivement les traces bleus très régulières car depuis le début, nous grimpons entre…des rochers ! De toute formes, certains ressemblant à des animaux, crocodile ou tête de singe, un dédale de rochers qui explique le balisage très régulier (au départ je me disais « ils ont abusé sur les traces » et finalement j’ai compris !). Nous continuons à grimper entre les fougères et une trouée splendide à travers les arbres nous laisse entrevoir la forêt en contrebas. C’est juste magnifique. Photo.
Nous continuons notre promenade en parlant juste ce qu’il faut pour ne pas nous priver de communier avec la nature, le silence et la forêt. Nous sommes à l’unisson. Arrivés à la mare aux fées, nous découvrons au bord un tipi majestueux fait de troncs d’arbres déposés sur un tronc encore enraciné. « Il y a peu d’eau dans la mare », me dit Maryse et les fleurs au printemps donnent au lieu un charme plus prégnant qu’à cette époque automnal. Mais finalement, c’est pour moi tout ce chemin qui est sublime et non pas l’arrivée. Belle métaphore de la vie. Nous redescendons vers la voiture en embrassant quelques arbres majestueux et je me sens moins fatiguée, revigorée à l’issue de cette balade dans la forêt de Bourron-Marlotte. Et c’est tant mieux car nous avons rendez-vous...