Vendôme (suite)
J’arrive donc par la monumentale Porte St Georges et sonne rue St Jacques. Une petite mamie à sa fenêtre me regarde fixement. J’apprendrais plus tard que c’est Mme Frileux (peut-être pas avec un x mais ça me fait sourire de l’écrire !). Une petite dame du quartier qui s’accroche à sa maison et à sa santé malgré son grand âge.
Blandine m’accueille chaleureusement et avec une grande simplicité. Je rencontre René son mari et nous déjeunons tous les trois dans leur jolie maison du centre historique qui a dû en voir passer des vies ! Mais il y a quelque chose de chouette ici, de bonnes vibrations. Anecdote : ils ont fait des tomates farcies. Je leur avoue que c’est mon plat préféré. Il y a de bonnes vibrations, dis-je. Nous parlons de notre amie commune, de nos activités (Blandine et René sont retraités de l’éducation nationale mais Blandine continue à faire des ateliers musicaux dans les classes à sa grande joie), de nos enfants et aussi de nos grandes filles avec qui cela est compliqué. Un moment simple mais profond alors qu’on ne se connaissait pas il y a une heure. Un instant très beau.
Après le déjeuner, nous quittons René car Blandine va me montrer son endroit très beau. En fait d’endroit très beau, il y en aura plusieurs, incluant celui de René qui même s’il n’est pas en promenade avec nous, pourra participer à travers sa femme. Je trouve cela très mignon.
En fait, c’est carrément un tour opérateur qui m’attend. Et c’est vraiment plaisant de se faire guider dans une ville que l’on ne connaît pas. Pour démarrer la visite, nous passons par le jardin, « un jardin de curé comme disent certains » me dit Blandine. Un jardin clos de murs avec une magnifique glycine, une petite guirlande colorée, de jolis pots de fleurs sur la terrasse en contrebas, une balançoire sous le noisetier, un bel arbre fruitier au centre, une pompe ancienne peinte en bleu. C’est le premier endroit très beau de Blandine qui aime ce côté « hors saison » un peu défraîchi de son jardin. Je trouve cela formidable qu’elle me montre d’abord leur « chez eux ». Quoi de mieux que de trouver très beau l’endroit où l’on vit. C’est pour le moment la seule personne qui spontanément m’en a parlé.
Puis nous sortons par une porte du jardin pour démarrer la visite : le parc Ronsard et ses arbres centenaires magnifiques qui a vu leur mariage. Un arbre datant du 18e et notamment son système racinaire qui baigne dans la rivière attire mon attention. La visite de l’abbaye, de son cloître qui accueille aussi des auditions de l’école de musique (décidément les écoles de musique ont toujours de superbes cadres !). Une bâtisse et son esplanade complètement réhabilitée par Vuitton (cela m’émerveille moins mais force est de constater que seules les grandes marques de Luxe peuvent se le permettre).
Vendôme est une ville extrêmement verte et fleurie (les compositions sont vraiment à mon goût et créatives, cela me fait penser à celles de Rezé dont j’admire toujours les ronds-points !) et baignée d’eau avec le Loir qui y circule en canaux. Nous terminons par l’endroit très beau de René : le chevet de l’église de la Trinité. Son harmonie parfaite en fait l’une des cartes postales de Vendôme et pour Blandine « le plus beau de France ».
Le Vendôme tour s’achève. Il est 15h passées. Je dois filer pour ne pas arriver trop tard à Montcourt.
Je ne regrette pas cette étape toute en douceur et en partage.
En souvenir de René qui a rejoint les étoiles.